History is familiar with great scientific traditions which have been substantial, effective, cumulative and progressive.* At the level of great eras of civilization, extensive and not episodic phenomena, very ancient Chinese science, Greek science and Arab science are objects of investigation for historical erudition, but also for the scientific historian and the philosopher of sciences. Many of the elements of these systems were the source of “modern science”, as it is called, or are integral parts ol’ this system of knowledge (...) and practice which has been constructed over a little more than three centuries. Diachronically, the “scientific revolution” of the classical age in Europe does not signify a total break with what preceded it: Chinese astronomy, Arab algebra and the hospital organization of the Islamic world were used, even if the ideology of scientists when they wrote their own history, particularly from the 19th century onward, tends to make of modern science a purely European phenomenon. (shrink)

Au moment où paraît l’Anatomie de la Mélancolie de Robert Burton (1e édition en 1621), l’humorisme se trouve sérieusement remis en cause par les découvertes du contemporain de Burton, William Harvey, concernant la circulation du sang. Comment expliquer alors la parution de cet ouvrage qui se présente comme une somme de toutes les connaissances médicales, philosophiques ou historiques accumulées au sujet de la mélancolie depuis l’Antiquité jusqu’à la fin de la Renaissance ? L’article se donne pour objectif de comprendre quel (...) peut être l’intérêt stratégique d’un recours au discours mélancolique et à la théorie des humeurs, lesquels deviennent sous la plume de Burton des instruments idéals permettant d’attirer l’attention sur la crise politique, sociale, économique et religieuse que traverse la monarchie anglaise de Jacques Ier. (shrink)

The central theme of the volume is cultural diversity, a vast subject that is highly relevant today. The particular focus here is on the many ways in which this diversity is managed within the framework of State law. The twelve contributors to this book have a special interest in how cultural traditions and their various forms of expression are handled by the law. They were all participants in the 2009 Research Programme of the Centre for Studies and Research of the (...) Hague Academy of International Law. The breadth of the subject is reflected in the wide spectrum of perspectives from which the topic has been explored. Starting in each case from the existing State and international legal frameworks, the contributors explore how the interactions between positive law and other normative orders can be placed at the service of a legal system that is as fair as possible within a plural context. Contributors were asked to choose from two alternative approaches: either they could look at cultural diversity issues in the field of private (international) law, a fairly traditional field that is especially relevant to the legal treatment of cultural diversity; or they could situate cultural diversity within the wider and more theoretical area of "legal pluralism", whether on a local or regional level or at the international (United Nations) level. Edited by Marie-Claire Foblets and Nadjma Yassari With the contribution of: M. Ben Lamine; N. Bialostozky; R. Colavitti; L.-M. Crăciunean; I. Gallala-Arndt; P. Kruiniger; V. Mainetti; S. Ouechtati; J. Ringelheim; B. Truffin; J. Verhellen; A. Vigorito. Le th me au coeur de ce volume est la diversit culturelle, vaste sujet de grande actualit. L'int r t porte ici plus particuli rement sur les mani res disparates dont cette diversit est agenc e dans le droit (formel) des Etats. Les douze auteurs portent tous un int r t particulier pour la question du sort qui est r serv, en droit, aux traditions culturelles et leurs diverses formes d'expression. L'ouvrage est le fruit des travaux du Centre d' tude et de recherche de l'Acad mie de droit international de La Haye en 2009. Le choix des sujets abord s dans ce volume est vaste. Le point de d part de chaque contribution toutefois est le cadre normatif existant, tant le cadre tatique que les instruments internationaux, pour ensuite explorer les diverses mani res dont ceuxci se positionnent par rapport d'autres logiques normatives perceptibles dans la soci t et qui tendent, chacune sa mani re, obtenir une forme de reconnaissance de la part du droit tatique. Plusieurs pistes s'offraient aux auteurs: une premi re piste consistait s'int resser surtout aux questions de droit international priv, un domaine traditionnel du droit qui regorge d'int r t pour la question du traitement juridique de la diversit culturelle. Une autre piste tait de faire le jour sur les m canismes de protection juridique de la diversit culturelle travers le prisme du pluralisme juridique et de voir jouer celui-ci divers niveaux: local, r gional, national et international. Les contributions illustrent les liens signifiants existant entre l'ordre juridique d'un Etat et les multiples ordres juridiques parall les (religieux, philosophiques, ethniques, ou autres) pr sents sur son territoire. Originally published as Colloques / Workshops - Law Books of the Academy, Volume 33. (shrink)

Il faut saluer la réédition aux Éditions Turquoise de la traduction de Die Waffen nieder!, l’ouvrage antimilitariste de la pacifiste autrichienne Bertha von Suttner, qui, dès sa parution en 1889, devint le best-seller incontesté de la fin du siècle, immédiatement traduit en une vingtaine de langues et en français en 1899. C’est du reste cette traduction, la seule existant à ce jour en langue française, qui est rééditée ici avec la préface d’époque signée par Gaston Moch, dreyfusard de la prem...

Economist-philosopher Amartya Sen's writings on social and political issues have attracted wide audiences. Section 2 introduces his contributions on: how people reason as agents within society; social determinants of people's (lack of) access to goods and of the effective freedoms and agency they enjoy or lack; and associated advocacy of self-specification of identity and high expectations for ‘voice’ and reasoning democracy. Section 3 considers his relation to social theory, his tools for theorizing action in society, and his limited degree of (...) attention to work by sociologists and to capitalism and power structures. Section 4 characterizes a style marked by conceptual refinement, emphases on complexity and individuality, including personal individuality, and reformist optimism. Section 5 shows the features from Sections 3 and 4 at work in his conception of personhood that advocates freedom to make a reasoned composition of personal identity. Similarly, Section 6 addresses his conception of public reasoning and neglect of the sociology of democracy. It contrasts the ideal of a reasoning polity with features in many countries. Sen's programmes for critical autonomy in personhood and for reasoned politics play, nevertheless, a normic role, while his analytical formats help investigation of obstacles to more widespread agency, voice, and democratic participation. (shrink)

In this introduction to the new edition of Durkheim and Mauss's Primitive Classification, I flesh out Durkheim and Mauss’s account of the acquisition of the concept of class, and I argue that their account steers a middle course between traditional strands of rationalism and empiricism.

Traduction et édition critique des manuscrits médicaux (1666-1670) sur la respiration, les maladies, l'anatomie, l'art médical, son progrès et ses méthodes, l'ouvrage interroge l'identité de Locke philosophe à partir de ses années de formation à la médecine et à la chimie à Oxford.

Pour rendre compte de la première démonstration d’existence d’une grandeur irrationnelle, les historiens des sciences et les commentateurs d’Aristote se réfèrent aux textes sur l’incommensurabilité de la diagonale qui se trouvent dans les Premiers Analytiques, les plus anciens sur la question. Les preuves usuelles proposées dérivent d’un même modèle qui se trouve à la fin du livre X des Éléments d’Euclide. Le problème est que ses conclusions, passant par la représentation des fractions comme rapport de deux entiers premiers entre eux, (...) i.e. la proposition VII.22 des Éléments, ne correspondent pas aux écrits aristotéli­ciens. Dans cet article, nous proposons une nouvelle démonstration, conforme aux textes des Analytiques, fondés sur des résultats très anciens de la théorie du pair et de l’impair. Ne passant pas par la proposition VII.22, ni par aucune autre propriété établie par l’absurde, cette irrationalité apparaît comme le premier résultat que l’on ne pouvait établir par une autre méthode. L’importance de ce résultat, révélant un nouveau domaine mathématique, celui des grandeurs irrationnelles, rend compte de la centralité que cette forme de raisonnement acquiert alors, d’abord en mathématique, puis dans tout type de discours rationnel. À partir des conséquences qui suivent de cette nouvelle démonstration, on peut interpréter très simplement la leçon sur les irrationnels du passage mathématique figurant dans le Théétète de Platon (147d-148b), ce que nous ferons dans un article à paraître dans un prochain numéro. (shrink)

Within a context of rapid growth and diversification in higher degree research programs, there is increasing pressure for the results of doctoral research to be made public. Doctoral students are now being encouraged to publish not only after completion of the doctorate, but also during, and even as part of their research program. For many this is a new and challenging feature of their experience of doctoral education. _Publishing Pedagogies for the Doctorate and Beyond_ is a timely and informative collection (...) of practical and theorised examples of innovative pedagogies that encourage doctoral student publishing. The authors give detailed accounts of their own pedagogical practices so that others may build on their experiences, including: a program of doctoral degree by publication; mentoring strategies to support student publishing; innovations within existing programs, including embedded publication pedagogies; co-editing a special issue of a scholarly journal with students; ‘publication brokering’, and writing groups and writing retreats. With contributions from global leading experts, this vital new book: explores broader issues pertaining to journal publication and the impacts on scholarly research and writing practices for students, supervisors and the academic publishing community takes up particular pedagogical problems and strategies, including curriculum and supervisory responses arising from the ‘push to publish’ documents explicit experiences and practical strategies that foster writing-for-publication during doctoral candidature. _Publishing Pedagogies for the Doctorate and Beyond_ explores the challenges and rewards of supporting doctoral publishing and provides new ways to increase research publication outputs in a pedagogically sound way. It will be a valued resource for supervisors and their doctoral students, as well as for program coordinators and managers, academic developers, learning advisors, and others involved in doctoral education. (shrink)

Au viie s., l’extension des territoires d’Argos et de Sparte dans le Péloponnèse était telle que le mont Parnon est devenu la zone de contact entre les deux cités : après l’annexion de la Thyréatide par Sparte, au vie s., l’époque classique continue à être ponctuée de conflits entre les deux cités, Argos cherchant à en reprendre le contrôle. Les auteurs anciens sont de peu de secours pour démêler l’écheveau de l’histoire politique de cette région, sise aux confins des territoires (...) argien, arcadien et spartiate, aux ve et ive s. : ils la mentionnent rarement, celle‑ci étant demeurée hors des grands conflits. Aussi, les sources archéologiques prennent‑elles toute leur importance. Cette contribution s’efforce de prolonger les enquêtes topographiques conduites par nos aînés en recourant à l’étude des fortifications, source de choix pour appréhender l’histoire régionale. Ainsi, l’étude des ouvrages fortifiés de Thyréatide (enceintes urbaines, tours isolées) permet d’éclairer l’histoire de cette région si convoitée ainsi que certains points de l’histoire du Péloponnèse à l’époque classique. De la période archaïque à l’époque hellénistique, la Thyréatide a été à la fois un ensemble cohérent et une partie des confins (eschatiai) d’un ensemble politique plus vaste, une région frontalière, aux marges du territoire lacédémonien ou argien, qui a conduit à l’implantation d’un réseau de villes fortifiés et de tours de guet. Après avoir fait l’inventaire de ces fortifications, leur analyse architecturale comme celle de leur implantation topographique nous ont souvent permis, d’abord d’y distinguer plusieurs phases de construction, ensuite de replacer ces ouvrages dans le réseau fortifié auquel ils appartiennent. Enfin, on a pu proposer parfois qui, de Sparte ou d’Argos, était le commanditaire de ces ouvrages fortifiés et vers quels ennemis ceux‑ci étaient tournés. Nous avons ainsi pu montrer que plusieurs de ceux qui étaient attribués à Sparte sont en fait à considérer plutôt comme argiens. (shrink)

Cet ouvrage est issu de la thèse soutenue par Robert Sommer à l’Université Humboldt de Berlin en 2006. Il s’agit d’un travail entièrement original sur un sujet absent de la recherche, à l’exception de l’enquête pionnière de Christa Paul en 1994. Mais avant la somme de Robert Sommer on ne disposait d’aucune étude systématique de cette ampleur. C’est chose faite avec la minutie et la rigueur adéquates au genre. Par un décret du 9 septembre 1939, Reinhard Heydrich, chef de l’Office (...) central de l... (shrink)

1994, cinquantième anniversaire de la libération de la France, 1995, cinquantième anniversaire de la libération des camps de concentration et de la fin de la guerre en Europe ; toutes ces commémorations nous montrent l'importance de la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale sur l'identité politique et culturelle des peuples européens. Néanmoins, l'historien et le critique littéraire ont souvent du mal à trouver des témoignages de femmes relatant l'Occupation. Pourtant, beaucoup de femm...

1994, cinquantième anniversaire de la libération de la France, 1995, cinquantième anniversaire de la libération des camps de concentration et de la fin de la guerre en Europe ; toutes ces commémorations nous montrent l'importance de la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale sur l'identité politique et culturelle des peuples européens. Néanmoins, l'historien et le critique littéraire ont souvent du mal à trouver des témoignages de femmes relatant l'Occupation. Pourtant, beaucoup de femm...

French journalist Claire Parnet's famous dialogues with Gilles Deleuze offer an intimate portrait of the philosopher's life and thought. Conversational in tone, their engaging discussions delve deeply into Deleuze's philosophical background and development, the major concepts that shaped his work, and the essence of some of his famous relationships, especially his long collaboration with the philosopher Félix Guattari. Deleuze reconsiders Spinoza, empiricism, and the stoics alongside literature, psychoanalysis, and politics. He returns to the notions of minor literature, deterritorialization, the (...) critical and clinical, and begins a nascent study of cinema. New to this edition is Deleuze's essay "Pericles and Verdi," which reflects on politics and historical materialism in the work of the influential French philosopher François Châtelet. An enduring record of Deleuze's unique personality and profound contributions to culture and philosophy, _Dialogues II_ is a highly personable account of the evolution of one of the greatest critics and theorists of the twentieth century. (shrink)

Cette étude préliminaire avait pour objectif de documenter les besoins d’information des familles ayant un enfant avec une déficience du point de vue des parents et des professionnels de la santé impliqués auprès d’eux. Trois groupes de discussion ont été réalisés: deux auprès de parents d’enfant ayant une trisomie 21 ou une déficience motrice cérébrale et un autre auprès de professionnels de la santé impliqués auprès d’eux. Les résultats montrent que l’information recherchée par les parents concerne le problème de santé, (...) les soins et les ressources disponibles. Les parents consultent entre autres sources les professionnels de la santé, d’autres parents, les médias et l’Internet. L’information obtenue par les parents a un impact sur leur adaptation à la situation de santé et sur leur relation avec les professionnels. Enfin, des recommandations sont proposées par les parents et les professionnels en regard des interventions. (shrink)

Ce texte a avant tout une valeur exploratoire. J'ai essayé de rassembler les différents thèmes que pourrait couvrir une réflexion sur le rythme et l'urbanisme ou aménagement de l'espace urbain au sens large, qui ne se limite pas à la « ville » mais à l'espace-temps produit par notre société urbaine, afin de proposer une approche complémentaire. Le rythme, une question nouvelle pour l'urbanisme et l'aménagement Qu'entend-on, avant toute chose, par urbanisme et aménagement, et en quoi ces disciplines ou - (...) Urbanisme – Nouvel article. (shrink)

_The View from Within_, edited by the late Francisco Varela in collaboration with Jonathan Shear, was published in 1999 and has proved a major stimulus to the scientific investigation of first-person methodologies in psychology and philosophy of mind. Ten years on, Claire Petitmengin has organized a collection of essays that examine and refine the research program on first-person methods defined in _The View from Within_, with contributions based on empirical research. She has kept close to the spirit of the (...) earlier book, in which Varela encouraged a precise description of the very process of becoming aware of one's experience and describing it, by gathering the contributions of researchers who not only propose first-person descriptions, but who also try to describe the process of description itself, in order to make the description reproducible -- a necessary condition for any scientific undertaking. (shrink)

Photo ID 72893750 © Rawpixelimages|Dreamstime.com ABSTRACT Solidarity is a concept increasingly employed in bioethics whose application merits further clarity and explanation. Given how vital cooperation and community-level care are to mitigating communicable disease transmission, we use lessons from the COVID-19 pandemic to reveal how solidarity is a useful descriptive and analytical tool for public health scholars, practitioners, and policymakers. Drawing upon an influential framework of solidarity that highlights how solidarity arises from the ground up, we reveal how structural forces can (...) impact the cultivation of solidarity from the top down, particularly through ensuring robust access to important social determinants of health. Public health institutions can support solidarity movements among individuals and communities by adopting a lens of social justice when considering public health priorities and, in turn, promote health equity. INTRODUCTION Over the past two decades, scholars have invoked the concept of solidarity when assessing a wide range of topics in bioethics, from CRISPR-Cas9 technology to organ donation to structural racism.[1] However, the growing literature on solidarity has not fully examined the roles and responsibilities of institutions and governments in fostering solidarity, especially regarding public health measures that implicate entire populations. We argue that it remains unclear how public health institutions should engage with solidarity and how their engagement will affect public health and its ethics. We first take Prainsack and Buyx’ three-tiered framework as an analytical starting point.[2] We then explore how public health institutions can foster solidarity by carefully considering factors that may bolster it on an interpersonal, community, and national scale. We conclude that public health institutions should adopt a lens of social justice to promote solidarity at the interpersonal and community levels, thereby promoting equity in future public health efforts. BACKGROUND Calls for solidarity in bioethics raise longstanding normative questions about the nature and limits of our duties to one another and how to weigh autonomy over considerations of justice.[3] Though the term is diversely applied, Prainsack and Buyx propose a potentially unifying definition in the 2011 Nuffield Council report, “Solidarity: Reflections On An Emerging Concept in Bioethics.” The report defines solidarity as an activity involving “shared practices reflecting a collective commitment to carry financial, social, emotional, and or other ‘costs’ to assist others.” Their conceptualization also includes important features that distinguish solidarity from other values like empathy or altruism: solidarity emphasizes action rather than mere internal feeling and recognition of connection as motivation.[4] Bioethicists have since applied this conceptualization when analyzing issues in public and global health, given that population-level efforts need cooperation from individuals and communities. Prainsack and Buyx further note that solidarity is relevant in bioethics discourses about justice and equity, in support of providing aid to low- and middle-income countries, and as a value exemplified by European welfare states.[5] Other bioethicists have argued that promoting solidarity can contribute to community engagement, partnership with Tribal communities, and global health equity.[6] Most recently, scholars have applied solidarity as a lens to assess the COVID-19 pandemic, highlighting the pitfalls of national mitigation efforts and global disparities in disease outcomes.[7] I. Solidarity at Three Levels It seems impossible to foster solidarity in public health if we cannot identify it in general contexts. Prainsack and Buyx articulate three levels of solidarity: interpersonal solidarity, group solidarity, and legal or contractual codifications of solidarity.[8] They argue that each level inherently informs the one ‘above’ it in a unilateral direction. In other words, solidarity is fundamentally a bottom-up phenomenon. Solidarity among individuals influences group norms, which then have the potential to shape policy and institutional practice.[9] Within the Prainsack and Buyx framework, it would seem nonsensical to posit how solidarity might be expressed vertically or from the “top down.” It appears intuitively odd to imagine how a government entity might ‘be’ in solidarity with a person or group if solidarity requires some cognition about their condition per Prainsack and Buyx’ definition. Some have argued that solidarity does not seem like something that one can impose, as instances of it arise from agents recognizing and acting upon some bond rather than in response to a command. Indeed, people may be rightfully hesitant to engage in solidarity if the official messaging is overly paternalistic or coercive.[10] However, some authors have countered that governments can express solidarity through enacting structural and policy changes, though it is ambiguous how these actions are distinct from a justice-driven approach.[11] If a bottom-up approach is thus the most practical means of achieving policy that reflects solidarity, then it does not add much to public health. Institutions would be ineffective without the population’s initiation of the corresponding social norms. However, we find this conclusion overly pessimistic. Fostering a culture of solidarity to improve public health has potential merit. Prainsack and Buyx’ framework overlooks how public health actors can influence solidarity between individuals and across communities. To clarify, we agree with the view that solidarity is a bottom-up phenomenon. Solidarity may not be able to originate in a top-down fashion, but we suggest that public health institutions can take a more active role in providing the public with accurate information, promoting social justice, and intervening in the social determinants of health. II. The COVID-19 Pandemic as a Case Study Lessons learned from the ongoing COVID-19 pandemic support our argument. The pandemic deepened socioeconomic disparities in the US and hindered access to vital resources such as food, housing, and healthcare.[12] Prainsack recently noted: “[n]ext to the immediate health effects of the virus, poverty and grave inequalities have been the root causes of human suffering during the pandemic.”[13] Prior to the pandemic, many rural and low-income populations lacked reliable access to the internet and devices like laptops or smartphones. This continued lack of access restricts the flow of information and prevents people from accessing telemedicine services.[14] Preexisting social, political, and health inequities worsened health outcomes among many marginalized racial and ethnic groups. It is well-documented that communities of color, including Black, American Indian or Alaska Native, and Latinx populations, had greater COVID-related mortality and morbidity due to the effects of structural racism.[15] Although federal US agencies such as the Centers for Disease Control and Prevention enacted laws that provided safety nets (e.g., the Federal Eviction Moratorium), the majority of such programs have ended, leaving many with little assistance and the threat of further hardship.[16] These disparities are relevant because Prainsack, Buyx, and others note that solidarity arises from agents recognizing and acting on some perceived attainable collective goal(s). Income inequality and disparate access to food, education, and health care may lead people to consider public health goals unattainable. This could limit the desire to work toward those goals collectively.[17] The existing literature on collective action theory supports this intuition. It emphasizes that structural conditions, such as an absence of perceived hope for social change among a group, can lead to low ‘group efficacy’ and little willingness to cooperate, both within and across socioeconomic strata.[18] The pandemic spurred countless messages from public health agencies. The messaging did not recognize or attend to the different material realities and circumstances of the US population. How can people feel comfortable getting vaccinated if they deeply distrust the government, including public health institutions? How can people remain motivated to wear masks and distance themselves if they cannot afford basic necessities and work jobs without adequate pay and leave policies? We ask these questions to illustrate how socioeconomic disparities can marginalize people if they feel ignored, apathetic, or resentful of those better off or those in power whom they perceive to “not be doing enough.” This marginalization precludes the formation of solidarity. There are instances when a population has disparate access to resources and social capital, but solidarity may still emerge from a shared goal or vision for the future. For example, a heterogeneous population living in the same town may come together to protest an environmental injustice that impacts their water supply with the common goal of securing access to safe drinking water. However, many populations in the US failed to recognize shared goals of this kind during the COVID-19 pandemic. A significant minority of the US population was reluctant to acknowledge the severity of COVID-19 infection and thus refused to participate in efforts to mitigate its spread. Even between groups who shared the goal of slowing COVID-19 transmission, the methods were widely debated. Approximately 20 percent of the adult population eligible for vaccination remains unvaccinated.[19] Governmental bodies responsible for disseminating information, coordinating the allocation of resources, and establishing guidelines have a large role in mediating these disagreements and intervening in socioeconomic conditions that impact people's ability and willingness to engage in solidarity. III. Solidarity, Social Justice, and the Role of Public Health Institutions Adopting a lens of social justice provides further insights into how public health actors impact solidarity. Powers and Faden argue that the “foundational moral justification for the social institution of public health is social justice.”[20] Their theory of social justice has two aims. First, it ensures that everyone has a sufficient amount of the six core elements of well-being and that public health institutions are responsible for “adopting policies and creating environments” where all can flourish.[21] Second, public health institutions should distribute resources meant to promote well-being and focus on the “needs of those who are the most disadvantaged.”[22] Public health institutions should enact policies that address injustice. In doing so, public health institutions can seed the opportunity to build solidarity from the bottom up. Equipping individuals and communities with resources will foster cooperation and adherence to policies that require solidarity, such as masking and vaccination. This is consistent with arguments illustrating how institutions such as Tribal governments promote the conditions needed for their group, and especially its most vulnerable members, to flourish.[23] Addressing social determinants of health with a social justice lens will create the circumstances under which more individuals and groups can find common causes and foster solidarity. In the long run, such efforts may result in the establishment of values and practices from the bottom up. There are societal and public health preconditions required before institutions can expect their audience to act in solidarity with one another. Through their great influence over information and resources, public institutions do have the power to impact what values are most widespread. Furthermore, public health may foster trust and hope, which are important psychosocial factors that influence collective action,[24] if policies increase access to resources that promote well-being. Messaging efficacy also depends on the context of public trust, education, and whether the institutions meet one’s basic needs. Disparate messaging across different public institutions may confuse or disillusion individuals. To apply our theory of solidarity to the decision to vaccinate, a policy would be to foster conditions that facilitate access to vaccines and information about vaccine efficacy instead of imposing a top-down mandate without first eliciting public trust. IV. Counterargument Some argue that discordant public health messaging, ineffective government, and inadequate social programs can also bring people together under pressure and foster solidarity. One may argue that the most powerful motivators towards solidarity are strife and disparity, as evidenced throughout history. During the pandemic alone, political struggle and personal hardship inspired solidarity in the US, from individual neighbors helping each other to mutual aid groups forming across communities. We thus do not claim that solidarity is possible only when our government programs and public health institutions are most effective. We instead point out that solidarity can be further hindered when people feel alienated, hopeless, and pitted against each other. CONCLUSION Many competing conceptualizations of solidarity persist in the bioethics literature, and Prainsack and Buyx offer one compelling framework that public health ethicists continue to draw upon.[25] However, their framework fails to acknowledge how public health institutions impact interpersonal and group solidarity. Public health institutions can foster solidarity through actions other than mere messaging, invoking catchphrases like “we are all in this together.” Efforts to address socioeconomic preconditions and alleviate health disparities can cultivate group solidarity. As we saw during the pandemic, cooperation and solidarity go hand-in-hand with disease mitigation efforts; solidarity has clear intrinsic value.[26] As this relationship becomes more apparent, we will continue to see attempts from public health institutions to foster or invoke solidarity. Therefore, public health institutions would be remiss to ignore their role in addressing the social determinants of health. Adopting a social justice lens when planning public health interventions will clarify and strengthen their role in facilitating solidarity. Ultimately, if health disparities continue to persist or widen, it is very hard to imagine how group solidarity can ever be achieved. The widescale adoption of many public health measures needed to promote health and well-being would be conducive to solidarity. - Disclaimer: The opinions expressed are the authors’ and do not represent the views of the NIH, DHHS, or the U.S. government. Funding Disclosure: This work was supported in part by the Intramural Program of the National Institutes of Health Clinical Center. - [1] John J Mulvihill et al., “Ethical Issues of CRISPR Technology and Gene Editing through the Lens of Solidarity,” British Medical Bulletin 122 (2017): 17–29, https://doi.org/10.1093/bmb/ldx002; Ben Saunders, “Altruism or Solidarity? The Motives for Organ Donation and Two Proposals,” Bioethics 26, no. 7 (September 2012): 376–81, https://doi.org/10.1111/j.1467-8519.2012.01989.x; -Vanessa Y Hiratsuka, “SPECIAL REPORT: A Critical Moment in Bioethics: Reckoning with Anti-Black Racism through Intergenerational Dialogue A Call for Solidarity in Bioethics: Confronting Anti-Black Racism Together,” 2022, https://doi.org/10.1002/hast.1380. [2] Prainsack and Buyx, Solidarity: Reflections on an Emerging Concept in Bioethics London: Nuffield Council on Bioethics, 2011; Prainsack and Buyx, “Solidarity in Contemporary Bioethics--towards a New Approach.” Bioethics 26, no. 7 (September 2012): 343–50. https://doi.org/10.1111/J.1467-8519.2012.01987.X. [3] Bob Simpson, “A ‘We’ Problem for Bioethics and the Social Sciences: A Response to Barbara Prainsack,” Science, Technology, & Human Values 43, no. 1 (January 12, 2018): 45–55, https://doi.org/10.1177/0162243917735899. [4] Barbara Prainsack and Alena Buyx, Solidarity: Reflections on an Emerging Concept in Bioethics (London: Nuffield Council on Bioethics, 2011). [5] Barbara Prainsack and Alena Buyx, “Solidarity in Contemporary Bioethics--towards a New Approach,” Bioethics 26, no. 7 (September 2012): 343–50, https://doi.org/10.1111/J.1467-8519.2012.01987.X. [6] Bridget Pratt, Phaik Yeong Cheah, and Vicki Marsh, “Solidarity and Community Engagement in Global Health Research,” The American Journal of Bioethics : AJOB 20, no. 5 (May 3, 2020): 43–56, https://doi.org/10.1080/15265161.2020.1745930; Sara Chandros Hull, F. Leah Nez (Diné), and Juliana M. Blome, “Solidarity as an Aspirational Basis for Partnership with Tribal Communities,” The American Journal of Bioethics 21, no. 10 (October 3, 2021): 14–17, https://doi.org/10.1080/15265161.2021.1965258; Mbih J. Tosam et al., “Global Health Inequalities and the Need for Solidarity: A View from the Global South,” Developing World Bioethics 18, no. 3 (September 1, 2018): 241–49, https://doi.org/10.1111/DEWB.12182. [7] Peter West-Oram, “Solidarity Is for Other People: Identifying Derelictions of Solidarity in Responses to COVID-19,” Journal of Medical Ethics 47, no. 2 (February 1, 2021): 65–68, https://doi.org/10.1136/MEDETHICS-2020-106522; Barbara Prainsack, “Solidarity in Times of Pandemics,” Democratic Theory 7, no. 2 (December 1, 2020): 124–33, https://doi.org/10.3167/DT.2020.070215; F. Marijn Stok et al., “Social Inequality and Solidarity in Times of COVID-19,” International Journal of Environmental Research and Public Health 18, no. 12 (June 2, 2021), https://doi.org/10.3390/IJERPH18126339; Ming Jui Yeh, “Solidarity in Pandemics, Mandatory Vaccination, and Public Health Ethics,” American Journal of Public Health 112, no. 2 (February 1, 2022): 255–61, https://doi.org/10.2105/AJPH.2021.306578; Barbara Prainsack, “Beyond Vaccination Mandates: Solidarity and Freedom During COVID-19.,” Am J Public Health 112, no. 2 (February 1, 2022): 232–33, https://doi.org/10.2105/AJPH.2021.306619. [8] Prainsack and Buyx, Solidarity: Reflections on an Emerging Concept in Bioethics London: Nuffield Council on Bioethics, 2011; Prainsack and Buyx, “Solidarity in Contemporary Bioethics--towards a New Approach.” Bioethics 26, no. 7 (September 2012): 343–50. https://doi.org/10.1111/J.1467-8519.2012.01987.X. [9] Prainsack and Buyx, Solidarity: Reflections on an Emerging Concept in Bioethics London: Nuffield Council on Bioethics, 2011; Prainsack and Buyx, “Solidarity in Contemporary Bioethics--towards a New Approach.” Bioethics 26, no. 7 (September 2012): 343–50. https://doi.org/10.1111/J.1467-8519.2012.01987.X. [10] Yeh, “Solidarity in Pandemics, Mandatory Vaccination, and Public Health Ethics”; Prainsack, “Beyond Vaccination Mandates: Solidarity and Freedom During COVID-19.” [11] Ho, Anita, and Iulia Dascalu. "Relational solidarity and COVID-19: an ethical approach to disrupt the global health disparity pathway." Global Bioethics 32, no. 1 (2021): 34-50; West-Oram, Peter. "Solidarity is for other people: identifying derelictions of solidarity in responses to COVID-19." Journal of Medical Ethics 47, no. 2 (2021): 65-68. [12] Monica Webb Hooper, Anna María Nápoles, and Eliseo J. Pérez-Stable, “COVID-19 and Racial/Ethnic Disparities,” JAMA 323, no. 24 (June 23, 2020): 2466, https://doi.org/10.1001/jama.2020.8598. [13] Prainsack, Barbara. “Beyond Vaccination Mandates: Solidarity and Freedom During COVID-19.” Am J Public Health 112, no. 2 (February 1, 2022): 232–33. https://doi.org/10.2105/AJPH.2021.306619. [14] Camille A Clare, “Telehealth and the Digital Divide as a Social Determinant of Health during the COVID-19 Pandemic,” Network Modeling Analysis in Health Informatics and Bioinformatics 10 (2021): 26, https://doi.org/10.1007/s13721-021-00300-y. [15] Patrick Nana-Sinkam et al., “Health Disparities and Equity in the Era of COVID-19,” Journal of Clinical and Translational Science 5, no. 1 (March 16, 2021): e99, https://doi.org/10.1017/cts.2021.23. [16] Kathryn M Leifheit et al., “Expiring Eviction Moratoriums and COVID-19 Incidence and Mortality,” American Journal of Epidemiology 190, no. 12 (December 1, 2021): 2503–10, https://doi.org/10.1093/aje/kwab196. [17] Barbara Prainsack, “Solidarity in Times of Pandemics,” Democratic Theory 7, no. 2 (December 1, 2020): 124–33, https://doi.org/10.3167/DT.2020.070215 [18] Maximilian Agostini and Martijn van Zomeren, “Toward a Comprehensive and Potentially Cross-Cultural Model of Why People Engage in Collective Action: A Quantitative Research Synthesis of Four Motivations and Structural Constraints.,” Psychological Bulletin 147, no. 7 (July 2021): 667–700, https://doi.org/10.1037/bul0000256. [19] Department of Health and Human Services (HHS) Centers for Disease Control and Prevention (HHS/CDC), “COVID Data Tracker,” 2023, https://covid.cdc.gov/covid-data-tracker. [20] Powers, Madison, and Ruth Faden. Social Justice: The Moral Foundation of Public Health and Health Policy. 1st editio. New York: Oxford Press, 2006, p. 9 and Chapter 4 [21] Powers and Faden, Social Justice: The Moral Foundation of Public Health and Health Policy; Madison Powers and Ruth Faden, Structural Injustice: Power, Advantage, and Human Rights (New York: Oxford University Press, 2019). [22] Powers, Madison, and Ruth Faden. Social Justice: The Moral Foundation of Public Health and Health Policy. 1st editio. New York: Oxford Press, 2006, p. 10 [23] Bobby Saunkeah et al., “Extending Research Protections to Tribal Communities,” The American Journal of Bioethics 21, no. 10 (October 3, 2021): 5–12, https://doi.org/10.1080/15265161.2020.1865477. [24] Agostini and van Zomeren, “Toward a Comprehensive and Potentially Cross-Cultural Model of Why People Engage in Collective Action: A Quantitative Research Synthesis of Four Motivations and Structural Constraints.” [25] Prainsack and Buyx, Solidarity: Reflections on an Emerging Concept in Bioethics. [26] Ruth Chadwick, “COVID‐19 and the Possibility of Solidarity,” Bioethics 34, no. 7 (September 8, 2020): 637–637, https://doi.org/10.1111/bioe.12813. (shrink)

Henri Lefebvre a développé une œuvre riche sur l'urbain et la ville. Dans les années 1980, il travaille à une rythmanalyse qui, par bien des aspects, complète cette réflexion. La rythmanalyse peut être définie comme une science devenue pratique, qui consiste en la saisie des modalités des temps et des espaces sociaux concrets par les rythmes. Cette saisie s'effectue par le corps dans sa sensibilité et vise à sa thérapie, à son rétablissement face à son mépris dans la modernité et (...) l'urbain. Le corps est le - Urbanisme – Nouvel article. (shrink)

This paper has already been published on Rhuthmos.eu in February 2014. C'est une interprétation particulière du marxisme, se revendiquant du « romantisme révolutionnaire », qui a permis à Henri Lefebvre de développer une œuvre originale. Marqué par une jeunesse passée auprès des surréalistes durant laquelle il découvre l'idéalisme allemand et le marxisme, il cherche dans les années 1930 à comprendre le matérialisme dialectique à partir de la notion de praxis ou de pratique sociale. En partant de - Sociologie – Nouvel (...) article. (shrink)

Les écrits scolaires posent des problèmes d’analyse automatique à cause des nombreux écarts à la norme langagière qu’ils comportent. Dans le but de constituer et de rendre exploitable un corpus significatif d’écrits d’élèves, le groupe de recherche ECRISCOL (Écrits Scolaires) de l’université de la Sorbonne Nouvelle a élaboré des solutions techniques pour préserver l’accès aux manuscrits des élèves tout en rendant possible une analyse automatique par des logiciels d’analyse textuelle. Le corpus en construction comporte une dimension développementale – il est (...) constitué de textes produits par des élèves d’âges et de niveaux différents – et il rend compte de l’écriture même des textes puisque l’ensemble de ses traces – notes, brouillons, versions finales – sont présentées et rendues analysables. (shrink)

Cet article a déjà paru dans les Cahiers philosophiques, 2/2012, n° 129, p. 43-56. Nous remercions Claire Marin et les Cahiers philosophiques de nous avoir autorisé à le reproduire ici. On le trouvera également en ligne sur CAIRN. Résumé : Dans la mosaïque des textes ravaissoniens, il semble que la notion de rythme permette une lecture transversale. En effet, de l'analyse des rythmes naturels, du corps ou de la vie à celle des rythmes créés par l'homme pour domestiquer ce (...) corps par l'habitude ou (...) - Philosophie – Nouvel article. (shrink)

Alors que l’analogie (qu’elle soit entendue au sens propre comme égalité de rapports ou au sens faible comme métaphore ou comparaison) est largement répandue dans la philosophie ancienne (chose évidente quand on lit les autres présocratiques, Platon et Aristote), Anaxagore ne fait usage d’aucun type d’analogie. Il met en revanche l’accent sur un autre type de relation que nous appellerons l’« homologie », terme par lequel nous entendons une relation d’identité entre deux choses. De plus, alors que l’analogie était habituellement (...) utilisée dans un but heuristique, nous verrons que l’homologie est à chaque fois révélée au moyen d’une inférence. Le but de cet article est d’essayer de montrer que ces deux faits sont liés et qu’Anaxagore a délibérément choisi de remplacer l’analogie par l’homologie afin de rendre manifeste, grâce à l’écriture, une loi universelle sous‑jacente aux phénomènes sensibles, à savoir l’irréductibilité du mélange universel, qui s’avère être un obstacle à l’activité de l’Intellect cosmique autant que sa condition de possibilité. (shrink)

Franz Anton Mesmer (1734–1815), a physician who graduated from the University of Vienna, invented a therapy based on the concept of a universal fluid, similar to electricity, that flowed through all living things. By restoring the circulation of this fluid in the nerves of human bodies, he believed he could cure illness without resorting to medication. Few medical theories have enjoyed as great success as Mesmer's, first among French high society and then in Germany, Switzerland, the Netherlands, Italy, Sweden, Russia, (...) Britain, and the US. Mesmerism was the circulatory phenomenon par excellence. Its success was founded not only on the hypothesis of the circulation of a fluid common to human physiology and the entire universe, but also on the scientific practices of the time—correspondence, translations, and periodicals—and some ardent and highly active supporters who ensured its spread. However, far from functioning along the lines of direct exportation–importation from one country to another, or a centre to the periphery, mesmerism's dissemination was the work of diffuse institutions and individual mobilities influenced by the modalities of communication. In seeking to reconstitute the wellsprings of these circulations, the first sources that come to mind are printed matter: the many pamphlets and especially the articles and reviews that appeared in periodicals, as well as the Romantic literature that flourished after 1810. Such documents are foundational for authoritative studies of mesmerism in Germany, which proceed from the thesis of successive “waves” of reception. Such sources, however, are somewhat misleading. Rather than taking them as our starting point, it would be better to reconstitute the channels of information by using many sources, both printed and handwritten. The complexity of the circulation of knowledge generated by mesmerism is implicitly testament to the difficulties arising from the institutionalization of this current. (shrink)

Sommes-nous tous malades? La médecine, ses approches de l'humain, son vocabulaire ont pénétré dans notre univers quotidien. Une telle médicalisation de notre existence n'est pas sans effet. Les problèmes du corps et de l'âme se voient systématiquement redéfinis en pathologies et les différentes phases de la vie accompagnées de l'aide technique médicale. Celle-ci esquisse la figure d'un homme amélioré par les biotechnologies, débarrassé des aléas des passions, maîtrisant ses colères et ses pulsions: un homme sans fièvre. Ainsi paradoxalement, à mesure (...) que la médecine identifie toujours plus de maladies, les hommes rèvent de parfaite guérison et en font à la fois une exigence personnelle et un idéal social. Guérir la société de ses blessures, nous défaire de notre vulnérabilité; telle est la manière dont est interprétée trop rapidement l'idée d'une société du soin proposée par de nouvelles philosophies. Pourtant, soigner n'est pas un geste anodin, guérir ne se fait pas sans souffrance et généraliser le modèle médical, c'est aussi prendre le risque de banaliser sa violence spécifique. (shrink)

Dans la mosaïque des textes ravaissoniens, il semble que la notion de rythme permette une lecture transversale. En effet, de l’analyse des rythmes naturels, du corps ou de la vie à celle des rythmes créés par l’homme pour domestiquer ce corps par l’habitude ou par l’art, Ravaisson trouve dans cette notion le motif qui relie les différentes sphères de l’existence des hommes et qui offre aussi l’espoir de les accorder à un rythme plus essentiel, qu’il nomme, de manière volontairement imprécise, (...) le rythme de l’être. Autour de ce rythme premier convergent de nombreuses références, antiques, mystiques ou encore plus précisément augustiniennes. Mais elle nourrit aussi des interprétations contemporaines de Ravaisson aussi riches que diversifiées, allant de la phénoménologie du corps à de nouvelles approches métaphysiques. (shrink)

Dans cet article, nous proposons d’examiner les choix de composition et d’écriture opérés par Émilie du Châtelet dans sa traduction française des Principia Mathematica d’Isaac Newton. En particulier, nous nous interrogeons sur la coexistence au sein de cette dernière de deux textes de style mathématique différent que constituent d’une part la traduction proprement dite des démonstrations géométriques des Principia, et d’autre part la « solution analytique » jointe au deuxième tome des Principes mathématiques de la philosophie naturelle. Dans la mesure (...) où l’ensemble des démonstrations géométriques du texte newtonien sont irréductibles à toute forme de « traduction » analytique complète, nous suggérons que la mise en regard du texte newtonien avec sa « Solution analytique » proposée par du Châtelet procède d’une réflexion singulière de sa part sur les principes régissant la philosophie naturelle. (shrink)

Cet article considère l’expérience des femmes en France après la Libération, partant de la déclaration faite en 1945 qu’une « nouvelle femme » allait surgir de la guerre. L’article examine les trois rôles attribuées aux femmes (citoyenne, travailleuse et mère) et les trois discours qui s’y attachent. Ces discours contribuent à limiter les potentialités des femmes qui ne jouissent pas d’une participation à la vie publique à part entière. Les changements, qui deviendront visibles dans la vie des femmes plus tard, (...) n’apparaissent pas dans les années de l’après-Libération, années où les femmes sont systématique-ment déçues par les mesures prises (ou non prises) à leur égard. (shrink)

Cet article considère l’expérience des femmes en France après la Libération, partant de la déclaration faite en 1945 qu’une « nouvelle femme » allait surgir de la guerre. L’article examine les trois rôles attribuées aux femmes (citoyenne, travailleuse et mère) et les trois discours qui s’y attachent. Ces discours contribuent à limiter les potentialités des femmes qui ne jouissent pas d’une participation à la vie publique à part entière. Les changements, qui deviendront visibles dans la vie des femmes plus tard, (...) n’apparaissent pas dans les années de l’après-Libération, années où les femmes sont systématique-ment déçues par les mesures prises (ou non prises) à leur égard. (shrink)

Thomas Reid (1710-1796), comme on sait, réfute toute réduction des opérations mentales à la perception de quelque chose de mental (une image ou une idée par exemple). Ainsi il s’oppose au modèle perceptif des opérations mentales. Mais, pour sa part, comment pense-t-il les opérations mentales? Parce qu’il identifie la conception, que toute opération intellectuelle implique, à l’acte de concevoir, nous pouvons nous demander s’il pense que le pouvoir de l’esprit est celui d’un agent et si, selon lui, les opérations créent (...) l’évidence ou produisent leurs objets. Contre une telle interprétation, cet article établit dans un premier temps en quel sens les opérations mentales peuvent être considérées comme des actions de l’esprit. Dans un second temps, on examine le sens dans lequel elles sont dites avoir un objet. Ces deux points soulignent l’aversion de Reid pour le subjectivisme et expliquent son opposition au modèle perceptif. Le dernier temps de l’article distingue deux cibles : un modèle optique et un modèle tactile (d’où un modèle sentimentaliste fut dérivé). En prêtant attention à leurs motifs scientifiques et philosophiques, Reid se permet d’expliquer leur lien généalogique et de comprendre qu’ils ouvrent la voie à différentes sortes de scepticisme. (shrink)

En quoi les directives anticipées sont-elles normatives? En quoi ces écrits censés exprimer la volonté d’une personne à t1, devraient-ils être respectés par les soignants à t2? Pour répondre, nous analysons les directives anticipées pour la fin de vie comme un acte de langage. Nous proposons d’y voir une ascription, au sens où H. L. A Hart a forgé le concept d’ ascription de responsabilité et de droits. Il se pourrait qu’une telle analyse aide à sortir de l’ornière du dilemme (...) entre paternalisme et autonomisme, et à contourner les questions métaphysiques sur l’identité personnelle. À la lumière des thèses de Hart et de ses principales critiques, nous considérons l’ascription d’un droit du patient, l’ascription de sa volonté et l’ascription des responsabilités pour l’acte effectué par les soignants d’après les directives. (shrink)

Adam Smith qualifie de selfish l’expérience affective du deuil qui prend en anglais le nom de grief. D’après Patrick Frierson, Smith a pourtant bien conscience que nous sommes peinés par la perte d’un être qui avait à nos yeux une valeur intrinsèque et non une simple valeur instrumentale. Mais alors, pourquoi qualifier la peine de selfish? Pour répondre, nous mettons en regard la conception de Smith et l’approche de Lord Kames sur la peine. Puis nous expliquons pourquoi cette selfishness n’empêche (...) pas la peine d’être moralement approuvée. Enfin, nous montrons que Smith en vient à proposer une délicate psychodynamique du deuil. (shrink)

Ce texte a déjà paru le 23 août 2014 sur Langues de feu – les traducteurs et l'esprit des langues. Tours de Babel et glossolalies. Nous remercions Claire Placial de nous avoir autorisé à le reproduire ici. A paru au début 2013 une nouvelle traduction de l'Iliade par Jean-Louis Backès. Ce billet arrive, si dire se peut pour l'Iliade, après la bataille, et notamment après l'article de Jean-Yves Masson dans le Magazine littéraire, et la publication dans La République des (...) livres, le site de Pierre (...) - Études grecques et latines – Nouvel article. (shrink)

L’analyse d’itinéraires féminins à travers l’histoire du Comité Catholique des Intellectuels Français (CCIF) met en valeur trois profils d’intellectuelles catholiques qui cherchent à résoudre les interrogations posées à l’intelligence croyante par les derniers développements de la connaissance. La majeure partie de ces femmes forment ainsi un groupe d’expertes qui refusent de s’engager au service d’une cause politique ou sociale. Elles sont donc bien éloignées du modèle intellectuel qui prévaut alors et qu’incarne Jean-Paul Sartre.

This article looks at Frances Burneys contribution to life writing through her composition, preservation and curatorship of her own personal archive and management of family papers. It charts Burneys chronic anxieties about the possible interpretation of the record that she had created, and the tension between self-expression and self-exposure which underlay her very revealing difficulties with editing, archivism and publication.

Un riche corpus de peintures, d'inscriptions et de monuments votifs nous renseigne sur les modalités de la célébration des Compitalia à Délos aux IIe et Ier siècles av. J.-C. On s'intéresse d'abord aux peintures exécutées sur les murs extérieurs d'une vingtaine de maisons ou magasins et à l'intérieur de trois d'entre eux, qui figurent les dieux et les rites (sacrifice, ludt) de cette vieille fête romaine. Un nouvel examen de ces images et la confrontation avec les témoignages iconographiques et littéraires (...) d'Italie amènent à corriger et compléter le catalogue réalisé par M. Bulard en 1926 et complété par Ph. Bruneau en 1970, tout en remettant en cause les théories élaborées par chacun d'eux. Il apparaît notamment qu'Hercule et d'autres divinités figuraient avec les Lares dans le panthéon des Compitalia, que les autels et peintures étaient commandités par les propriétaires des maisons pour des sacrifices privés et que la fête subit un certain nombre d'influences locales relatives aux dieux, aux rites, au lieu de célébration et à l'origine des fidèles. Dans un second temps, le réexamen des inscriptions et monuments votifs de l'Agora des Compétaliastes permet de montrer que les Compitalia furent également célébrées dans le cadre officiel de la communauté des Italici : un sanctuaire des Lares constitué d'un autel, d'une tholos abritant les images des Lares et de statues et autels d'autres divinités était confié au collège des Compétaliastes, qui organisaient le sacrifice ainsi que probablement les ludi compitalicii. (shrink)